Lexique

Ces définitions proviennent essentiellement du lexique de Bernard SESBOUE, dans Croire, 1999. Excellent ouvrage d’introduction à la foi chrétienne. Ni un cours, ni un manuel de théologie, mais un itinéraire qui a pour fil conducteur le Credo. Une invitation à la foi !

Agnosticisme : Doctrine qui affirme l’impossibilité pour l’homme de connaître tout ce qui dépasse l’expérience immédiate, en particulier l’existence ultime de Dieu et le sens de l’existence humaine.

Alliance : Terme privilégié dans l’Ancien  Testament pour exprimer le lien créé entre Dieu et le peuple choisi par lui (éléction). L’Alliance est le contrat qui unit Dieu et Israël. L’Ancien Testament donne le récit de plusieurs Alliances successives, avec Noé après le déluge (Gn 9, 8-17), avec Abraham, moyennant la foi de celui-ci (Gn 15, 9-12 et 17) et l’Alliance avec Moïse enfin conclue au Sinaï qui comporte le décalogue et l’exigence de la Loi (Torah).

Ancien Testament : Etymologiquement le terme de Testament est proche de celui d’Alliance. Il en est venu progressivement à désigner le corpus littéraire forme de l ensemble des livres retenus soit par la tradition juive avant Jésus soit plus tard.

Anthropologie : Ensemble des disciplines consacrées à l’analyse du phénomène humain selon ses différents
aspects : anthropologie physique (histoire de l’émergence progressive de l’homme à partir de
l’animalité), sociale (étude des comportements typique des sociétés humaines), psychologique
(par exemple la psychologie des profondeurs), philosophique (étude de l’homme en tant qu’il
est un être conscient de lui-même et de son destin) et religieuse. Le christianisme comprend
un message sur l’être de l’homme devant Dieu, qui mérite le nom d’ « anthropologie
chrétienne ».

Apocalypse : Etymologiquement, révélation. Désigne un genre littéraire, qui a pris naissance dans le judaïsme et a été repris par les milieux chrétiens: il présente son message comme le fruit d’une vision extraordinaire et fantastique, annonçant un avenir aux aspects catastrophiques pour inspirer la vigilance, mais aboutissant au salut. L‘Apocalypse de saint Jean, dernier livre du Nouveau testament appartient à ce genre littéraire auquel il a donné son nom. L’interprétation des textes d’Apocalypse est très délicate.

Article de foi : Depuis les origines chrétiennes, le Credo est construit sur l’énumération trinitaire du Père, du Fils et du Saint-Esprit. Plusieurs points de foi se trouvent regroupés autour de chacun de ces noms : la création pour le Père, l’incarnation et le salut pour le Fils, l’Eglise et les sacrements pour le Saint-Esprit, ce sont les trois “articles” de la foi chrétienne.

Béatitude : Une béatitude proclame quelqu’un bienheureux. On connaît les proclamations évangéliques de Jésus qui ouvrent le sermon sur la montagne en Matthieu: “Bienheureux les pauvres …etc,”. Ce terme est aussi utilisé pour désigner les élus qui vivent en communion avec Dieu et en présence de lui : ce sont les bienheureux.

Canon : Le terme grec de canon (kânôn) signifie règle. Le canon des Ecritures est la liste officielle des libres appartenant respectivement à l’Ancien et au Nouveau Testament. En effet, dans la nombreuse littérature judéo chrétienne, le peuple juif d’abord et l’église chrétienne ensuite ont respectivement exercé un discernement constituant ls canons des deux testaments par inclusion ou exclusion de différents livres. Le souci était d’établir une clôture autour des livres dont on reconnaissait l’autorité pour la foi. Historiquement cette détermination s’est réalisée par un processus lent et complexe.Pour les deux Testaments des conflits se sont élevés, suivant que : 1.certains juifs voulaient s’en tenir aux livres écrits en hébreu (bible palestinienne) tandis que d’autres y incluaient certains écrits en grec: 2.certains chrétiens ne reconnaissaient pas les derniers livres du Nouveau Testament. Les livres un temps discutés sont généralement appelés “deutéro-canoniques”.Les livres rejetés ont été appelés apocryphes, parce qu’il revendiquaient pour eux-mêmes l’autorité d’un prophète ou d’un apôtre qu’ils n’avaient pas.

Christologie : Développement systématique, faisant souvent l’objet d’un livre ou d’un traité, de la doctrine chrétienne concernant la personne du Christ et son identité d’homme et de Dieu.

Communion des saints : La communion des saints, mentionnée dans le troisième article du Credo, exprime la communauté de foi, de vie et d’échanges spirituels qui unit tous les chrétiens avec le Christ et entre eux. Elle existe à la fois entre tous les chrétiens vivants et les fidèles décédés et ceux qui sont sur cette terre.

Concile : Assemblée universelle ou régionale des évêques. Les conciles oeuciméniques représentent l”expression la plus élevée de l’autorité doctrinale dans l’Eglise.

Concordisme : Système de mise en accord de certaines affirmations bibliques avec les données scientifiques, supposant que les unes et les autres se situent sur le même plan. Le concordisme a ete tres vivant à la fin du XIX siècle. Son exemple classique est la concordance entre les jours de la création et les ères géologiques.

Confesser, confession : Ces termes ont plusieurs grandes significations à la fois distinctes et reliées: 1.Confesser la foi, c’est à dire exprimer publiquement sa foi devant la communauté chrétienne. Le Credo est une confession de foi. 2.Confesser ses péchés, le plus souvent dans le cadre du sacrement de réconciliation ou de pénitence. La confession est un mouvement de louange à Dieu (confesser ses bienfaits à qui invite autant à confesser la foi à reconnaître ses péchés? 3.Une “confession” est aussi un organisme ecclésial qui noue son unité autour d’une confession de foi particulière. Les “Confessions chrétiennes” se son multipliés en Occident depuis la Réforme du XVI siècle.

Consubstantiel : Transcription latine du terme grec homo-ousios, mot à mot de même substance. Affirmation selon laquelle le Fils de Dieu n’est pas inférieur au Père, mais qu’il forme un même être avec lui. Ce terme a été ajouté en 325 au Credo par le concile de Nicée en réponse aux thèses ariennes.

Contingence : Caractère de tout ce qui arrive de fait, sans être nécessaire. En latin, contingere veut dire
« arriver par hasard ». En philosophie, on dira que l’existence d’un homme et des hommes et
contingente, de même que tous les événements de l’histoire, alors que la réflexion spéculative
recherche des raisons nécessaires. La contingence (ce qui peut ne pas être) s’oppose à la nécessité (ce qui ne peut pas ne pas être).

Cosmogonie/cosmologie : Une cosmogonie est un récit mythologique qui décrit ou explique la formation du Monde. Le mot vient du grec cosmos « monde » et genesis « naissance, origine ».
En cela, la cosmogonie se distingue de la cosmologie, qui est l’étude scientifique relative à
l’origine du monde et de l’univers et surtout aux lois qui les gouvernent

Créationnisme : Désigne un courant très particulier, surtout anglo-saxon, qui s’en tient à une lecture littérale et cosmologique des récits ….C’est une forme de fondamentalisme s’opposant à ……. que de la création avec le créationnisme.

Dogme : Terme qui, dans l’usage ecclésial, a subi une grande évolution de sens. Depuis le XVIII siècle,, il désigne une proposition de foi que l’Eglise enseigne de manière définitive (cf.Magistère), en tant qu’elle appartient à la révélation divine et se trouve contenue dan sla”parole de Dieu” attestée dans le Bible.

Doxologie: Le “Gloire au Père et au Fils et au Saint-Esprit” est une doxologie, c’est à dire une expression liturgique qui rend gloire (doxa) à toute Trinité.

Ecriture : La Bible considérée comme un tout est reçue par l’Église comme la Parole de Dieu et appelée Écriture. Comme elle est constitué de nombreux livres, on en parle souvent au pluriel, Ecritures. Elle est appelée sainte en raison du fait qu’elle constitue l’attestation écrite de la parole de Dieu. Voir Canon (des Ecritures).

Encyclique : Etymologiquement “lettre circulaire”, terme employé depuis le début du XIX siècle pour les Lettres officielles envoyées par le pape à tous les évêques de la terre. Aujourd’hui elles sont destinées de fait à tous les membres de l’Eglise. Elles comportent normalement un enseignement doctrinal et sont devenues le mode le plus courant d’expression de la pensée pontificale.

Eschatologie : Du mot grec eschatos qui veut dire dernier ou ultime. L’eschatologie est la doctrine chrétienne des fins dernières;

Exegèse : Du grec exègèsis qui signifie explication ou interprétation. Le mot est employé pour désigner la discipline de l’interprétation des textes de l’Ecriture sainte. Le savant qui s’y emploIe est un exégète.

Fils de l’homme : Dans l’Ancien Testament, le Fils de l’homme est une figure céleste et mystérieuse (Dn 7, 13). Dans le Nouveau Testament, l’expression Fils de l’homme est toujours mise dans la bouche de Jésus qui se désigne ainsi en référence aux derniers temps où il aura accompli totalement sa mission.

Fondamentalisme : Courant religieux né aux Etats-Unis qui s’exprime par une lecture immédiate de la Bible et prend tout à la lettre.

Gnose : On appelle gnose ou gnosticisme un mouvement qui s’est développé à l’époque des origines
chrétiennes et qui proposait une obtention du salut par la connaissance. La gnose représente
une tentation constante de l’esprit humain. Elle ressurgit périodiquement. On a parlé
récemment d’une nouvelle forme, scientifique, de gnose : la gnose de Princeton.

Hérésie : Du grec hairèsis, choix, consiste pour un baptisé à nier formellement ou à mettre en doute de façon opiniâtre une vérité de foi. Toute erreur dans la foi n’est pAs une hérésie. L’hérésie de distingue aussi du schisme.

Infaillibilité : L’infaillibilité dans la foi est un charisme promis par le Christà l’ensemble des fidèles de l’Eglise (Vatican II, lumen gentium, N°12). Les organes d’expression de cette infaillibilité sont le pape et les évêques (L.G 25). Voir Magistère.

Kérigme : Du grec kérygma, qui signifie proclamation. Le kérygme est la proclamation originelle des apôtres sur l’événement de Jésus. Le grand modèle du kérygme est le discours de Pierre le jour de la Pentecôte (Ac 2, 14-36).

Laïc : Du grec laïkos, membre du peuple (laos). Le terme est employé depuis les origines chrétiennes pour désigner les fidèles chrétiens qui ne sont ni des ministres de l’Eglise, ni des religieux. Le laïc est à la fois un consacré à Dieu par son baptême et celui qui vit sa profession chrétienne au sein des affaires du monde.

Magistère : Ce terme désigne depuis le début du XIXe siècle la fonction et l’autorité d’enseigner dans
l’Eglise. Ce magistère est appelée « vivant », parce qu’il y a le fait d’instances institutionnelles permanente, à savoir le pape et les évêques. Dans la manière dont il s’exprime on distingue le magistère ordinaire et extraordinaire : le premier s’exerce à travers l’enseignement pastoral courant du pape et des évêques ; le second par une décision solennelle, en cas de conflit ou de nécessité grave, d’un concile ou éventuellement du pape quand il déclare expressément engager l’infaillibilité de l’Eglise (voir ce mot). Il s’agit alors de cas qui restent exceptionnels. Le magistère ordinaire est également infaillible, quand on peut constater après coup qu’une doctrine a été durablement est universellement enseignée dans l’Eglise comme appartenant à la foi.

Mystère : Dans l’histoire des religions, le mystère évoque d’abord le secret. Dans les religions “à mystères” du Proche-Orient ancien à l’époque des  débuts , le nouveau fidèle était “initié” à ces mystères. Dans le Nouveau Testament, le terme de “mystère” sert à désigner l’initiative de Dieu se révélant aux hommes et accomplissant leur salut. Ce mystère était caché de Dieu depuis les origines; il est maintenant manifesté en Jésus, et il concerne les païens comme les juifs. Plus tard, le terme de mystères au pluriel a servi à désigner les sacrements de l’initiation chrétienne : baptême, confirmation, eucharistie. En Occident on a parlé de mystères pour les grandes scènes évangéliques de la vie de Jésus. Aujourd’hui, on l’emploie surtout pour désigner les trois grandes affirmations spécifiques du christianisme : la Trinité, l’incarnation et la rédemption.

Nouveau Testament : Attestation écrite de la nouvelle Alliance, c’est à dire le corpus littéraire constitué des quatre Évangiles, des Actes des Apôtre, des diverses lettres (ou épîtres) des apôtres et enfin l’Apocalypse.

Oecuménique, oeucuménisme : Dans l’Eglise ancienne, les conciles étaient appelés oeucuméniques quand ils réunissaient des évêques venus de toute “terre habitée” (oikouménè). L’oeucuménicité était solidaire de l’universalité de l’Eglise. Au XIX siècle, le terme d’oeucuménisme a été repris en un sens nouveau pour désigner le mouvement qui s’est développé surout dans les Églises anglicanes et protestantes en vue de rétablir une pleine communion de foi entre les Eglises divisées. Aujourd’hui toutes les grandes Eglises participent à ce mouvement oeucuménique. L’Eglise catholique s’est “convertie” en faveur de ce mouvement au cours du concile Vatican II.

Parousie : Le terme grec parousia signifie présence ou arrivée. Il est employé en théologie chrétienne pour désigner le retour du Christ à la fin des temps.

Pères de l’Eglise : Ecrivains chrétiens antérieurs au VIII siècle et dont l’autorité doctrinale est depuis toujours reconnue dans ‘Eglise, bien qu’aucun d’entre eux ne puisse être déclaré infaillible. L’ensemble de leurs oeuvres est appelé Patrologie : la discipline qui les étudie Patristique.

Rédemption : Ce terme désigne un aspect du salut, celui selon lequel les hommes sont “rachetés” ou “libérés” du pouvoir du péché par le Christ. Mais le mot est devenu synonyme de Salut (voir ce mot).

Sacrifice : Selon Saint Augustin, est sacrifice tout acte bon qui nous unit à Dieu pour notre bonheur. Selon la parité des deux premiers commandements, l’amour de Dieu et l’amour du prochain est également sacrifice tout acte exercé en faveur d’autrui et rapporté à Dieu. En d’autres termes, le sacrifice est l’attitude par laquelle chaque être humain préfère Dieu et les autres à lui même. C’est l’exercice de la charité. Le sacrifice ne devient douloureux qu’en raison du péché qui nous entretient dans l’égoïsme. C’est en ce sens que le Christ a accompli sur la croix le sacrifice parfait.

Salut : Ce terme, souvent présent dans le Nouveau Testament, est à prendre dans son sens originel : il exprime la nécessité pour l’homme de réussir sa vie de manière totale dès ici-bas et pour l’éternité. Il est fortement lié à l’idée de santé (en italien “la salute” est la santé). Ses deux images les plus fortes dans la Bible sont la libération de la maladie, surtout de la maladie mortelle, et la libération de l’esclavage ou de la servitude politique. Dans la foi chrétienne le salut dit à la fois deux choses : la libération de la situation dramatique de la soumission au péché et la réception par les hommes de la vie divine qui les transforme t les prépare à voir Dieu.

Schisme : Ce terme grec (schisma) désigne toute scission dans l’unité de l’Eglise. C’est une rupture de communion. En principe le schisme est différent de l’hérésie. Le droit canon catholique le définit comme le refus d’accepter l’autorité du pape.

Septante : Traduction de la Bible hébraïque en grec, réalisée pour une part à Alexandrie entre le III et le Ier siècle avant Jésus-Christ. Elle est ainsi appelée en raison d’une légende qui l’attribue à soixante-douze savants dont les traductions auraient toutes convergé. Comme elle comporte un certain nombre de variantes par rapport à la Bible hébraïque et qu’elle est utilisée par le Nouveau Testament, elle intervient dans le débat exégétique.

Shéol ou Les Enfers : C’est le lieu du séjour des morts dans la tradition juive ancienne. Il correspond à l’Hadès des Grecs. Ce n’est pas un enfer au sens chrétien du terme, mais un séjour provisoire (symboliquement situé au centre de la terre, sorte d’élargissement fantasmatique de la fosse au tombeau) où les morts mènent une vie atténuée dans une région de ténèbres et d’ombre, dans l’attente d’un salut définitif. La descente de Jésus aux enfers est l’expression symbolique du fait que le salut apporté par le Christ a valeur pour tous ls hommes qui l’ont précédé.

Symbole : L’origine du terme “symbole” renvoie à une coutume utilisée pour nombre de contrats dans l’Antiquité. Deux contractants cassent en deux un jeton ou un petit objet dont chacun garde une moitié, en garantie de l’accord qu’ils ont conclu. Ils peuvent le transmettre à leurs héritiers. Chaque moitié de jeton n’a aucune valeur ; mais quand les deux moitiés sont rapprochées l’une de l’autre (sum-ballô), mettre ensemble, d’où symbolon, symbole) par les contractants ou leurs ayants droit, elles reprennent de la valeur et chacun doit respecter ses obligations. On peut dire qu’aujourd’hui un billet de banque, un chèque ou une carte de crédit sont des symbole. L’objet n’a en lui même aucune valeur : il en prend dès qu’il est utilisé dans le cadre d’un code social où l’on sait qu’il correspond à une encaisse réelle.

Dans l’Eglise ancienne, on en est venu à appeler la confession de foi Symbole, parce qu’elle correspond à une Alliance entre le croyant et Dieu. Le Symbole était aussi un signe de reconnaissance entre chrétiens, une sorte de mot de passe qui permettrait de se retrouver entre frères. C’est ainsi que l’on parle du “Symbole des apôtres” pour désigner le Credo occidental. Le terme “symbole” a connu un grand développement dans la philosophie du langage, parce que le langage humain repose sur un jeu complexe de correspondance entre les divers signifiants. On appelle aussi symbole un signal pour le code de la route, un pictogramme.

Synode : Un synode (de synodos, réunion, assemblée) est une assemblée chrétienne. Les synodes oeucuménique ou généraux, rassemblant tous les évêques du monde ou d’une grande région sont généralement appelés conciles (voir ce mot). Dans l’histoire les conciles ont associé à leurs travaux de manière diverses prêtres, diacres et théologiens, parfois quelques laïcs. Les synodes diocésains, présidés par l’évêque du lieu, comportent la participation normale des laïcs.

Trinité : Terme par lequel les chrétiens désignent l’unique Dieu selon sa dimension de multiplicité interne (Père, Fils,Esprit).